• Chapitre I

     

     
    Moi ?
    C'est une vie normale au féminin, âgée de 17 ans. Fille unique d'une fonctionnaire et d'un maçon, famille nombreuse et aimante.
    Moi ?
    C'est une élève moyenne, assez bonne pour s'en sortir, mais pas suffisamment pour espérer marquer son nom quelque part.
    Moi ? 
    C'est 1m60 et environ 55 kilos, brune aux cheveux longs et à la peau halée, garçon manqué par définition, assez jolie pour s'en sortir, mais pas suffisamment pour marquer les esprits.
    Moi ?
    C'est de la sociabilité, des délires, des vannes pourries, du sérieux, de l'écoute, de la timidité, un casque audio, des converses et un sac Quick Silver.
    Moi ? 
    C'est une adolescente banale qui ressemble à toutes celles qui peuplent la planète à l'heure actuelle.
    Et c'est bien là le problème.
     
    On possède tous des rêves, des désires, des trucs complètement débiles que l'on rêverait de faire au moins une fois dans sa vie, mais que l'on ne fait pas.
    Pourquoi me direz-vous ?
    Peut-être est-ce par peur ? Peur des représailles, des conséquences, car l'on voudrait bien le plaisir de l'acte, sans avoir à subir les retomber...
    Donc on suit le troupeau, on se fond dans le moule de la normalité et tôt ou tard on finit bouffé par le regret.
    Regardé comme le monde peut être illogique : on nous dit de profiter de la vie, qu'on ne vit qu'une fois, dans ces cas-là, laisse-moi vivre, laisse-moi faire ce que je désire...
     
    Mais c'est finit. Je ne me ferais plus avoir. Je vais vivre ma vie, celle que j'entends, et peut importe les conséquences, au moins j'aurais vécu ma vie, et pas celle que la société aurait voulu que je vive, pas celle que la morale aurait voulu que je suive, pas celle que ma raison aurait voulu me dicter.
    La rébellion est en marche, et elle consiste en trois points.
     
    Tout d'abord, pour vivre, il faut oser.
    Oser dire non, oser faire des trucs classés "interdit" par la morale, oser devenir indépendant, car aussi aimante soit ma famille, cela m'étonnerait qu'ils apprécient le fait que je vais aller contre l'éducation "respectueuse" qu'ils ont mis tant de temps et d'amour à m'inculquer.
     
    Ensuite, il faut être fort et courageux.
    Abandonne la dépression, si quelque chose de dérange, débarrasses t'en. N'ai pas peur de t'exprimer, si tu te retrouves seul et qu'ils te traitent de fou, au moins tu pourras faire le tri dans ton entourage, entre ceux qui ose, et ceux qui ne sont que des moutons, et puisque tu es fou, tu n'es pas seul : ta folie t'accompagne, où que tu ailles.
     
    Et pour finir, il faut être rusé et malin.
    Pour déjouer les pièges, pour contourner les obstacles, et pour ne pas te faire attraper.
     
    Ces trois qualités, tout le monde les possède ; ensuite elles sont plus ou moins bridées.
    On a tous le choix. On a toujours le choix. Après, il faut en être conscient.
    Moi, je viens d'en prendre conscience et je vais tester. Tester mes limites, mon taux d'égoïsme, mon envie de vivre.

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