• Mon ami la mort

     

    Chapitre 2 : Le Pacte :

     

    Je vis dans une immense ville, parsemée de béton. A neige adoucit les immeubles grisâtres et insalubres qui peuplent la Cité.

    La Lune est pleine, des étoiles dispersent le ciel, les nuages sont toujours là, éternellement présent, la neige tombe s'accordant parfaitement avec l'inhabituelle couleur rougeâtre qu'a la Lune ce soir.

    Un soir parfait pour mettre un point final à une vie sans sens, sans but, sans direction. Du haut de la gratte ciel, la plus haut du ghetto, à cent-cinquante mètres du sol, à cinquante fenêtres de la terre-ferme, je contemple un paysage que je ne verrais plus jamais. Je m'approche du bord, et je regarde droit devant, je regarde la Lune, l'horizon, l'infini.

    Une douce rafale de vent frais vient m'effleurer, soulevant mes cheveux, déclenchant un frisson. Une larme perlée coule sur ma joue, une larme de joie, créée par un puissant sentiment de délivrance. Je fais un pas en avant, un pas dans le vide, un pas vers la mort. Je salue la solitude et je la remercie d'avoir été mon unique confidente pendant toutes ces années.

    Je regarde une dernière fois la Lune, ses reflets rougeâtres ont maintenant disparus, remplacés pas des reflets d'argents.

    Je ferme les yeux. Je tombe. Je n'ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie. Je tombe, sans craindre la douleur, sans peur. J'ouvre les yeux, prête à affronter ma mort quand celle-là même apparaît devant moi, me rattrapant de justesse. Elle me dépose sur le toit du bâtiment.

     

    -         Je t'aime ....

    -         Mais .... pourquoi ?

    -         .... et je ne peux pas te tuer.

        

    La seule et unique chose que je désirais, mon seul et unique souhait n'avait pas été exaucé.

    Une autre larme coula sur ma joue, une larme créée par une tristesse immense. Mais je n'abandonnais pas. Je remonte sur le bord et cette fois je fais dos à la Lune. Je commence à tomber en arrière. « Elle » me rattrape encore une fois, mais ne me lâche pas cette fois.

     

    -         Tu désires à ce point mourir ?

    -         Oui ....

    -         Et si au lieu de mourir, je t'accordais le plaisir de tuer ?

     

    A ce moment précis, tous les visages des personnes qui m’avaient trahi, utilisé, abandonné, tué, me revirent à l'esprit.

    Combien de fois avais-je souhaité les voir mourir ?

    J'avais même imaginé pour chacun d'entre eux, une mort plus atroce les unes que les autres.

    Une mort qui blesse plus qu’elle ne tue …

    La Lune était maintenant complètement rouge, rouge sang, remplie de cadavre et d'un sentiment de vengeance.

     

    -         J'accepte.


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