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    Pour me tester, je vais faire une liste.
    Du moins au plus osé.
    C'est la façon la plus simple de voir jusqu'où on peut aller.
    1. Le lycée.
    C'est dingue tout ce que l'on pourrait faire comme connerie, rien que dans un seul endroit.
    Mmm... Je pense que commencer par sécher le cours de philosophie serait pas mal.
    Le prof ne disant jamais rien, je ne risque aucun retombé "administrative".
    Ça tombe bien, j'ai deux heures avec lui, donc deux chances de rater le cours, au cas où je me louperais sur la première.
    Il est sept heures et je suis devant les grilles du lycée... putain de réflexe. En plus je me sens angoissée, rien qu'à l'idée de sécher une malheureuse heure de cours tout en sachant pertinemment que le prof ne dira rien.
    Pathétique.
    Et c'est cette pensée qui me pousse à faire demi-tour et à rentrer chez moi.
    Huit heures. J'entre en cours pour l'heure d'anglais ; après tout on avait dit que la philo pour aujourd'hui.
    Je m’asseye dans la salle et personne ne me dit rien. C'est plutôt logique, un cours inutile à sept heures le matin, beaucoup de personne était absente avec l'arrière pensée de sécher le cours mais en mettant ça sur le compte de l'excuse très célèbre, mais également trop utilisée, panne de réveil.
    Quand ma voisine de table me demande où j'étais ce matin je lui réponds naturellement : j’ai séché.
    Après tout je me suis pas tapé tout le trajet à pied jusqu'à chez moi pour sortir ensuite que j'avais eu une panne de réveil ! Et ma fierté alors, hein ? 
    Elle, ma très chère voisine, n'avait pas du tout l'air d'être fière de moi, c'est pourquoi elle a passée une heure à me sermonner en utilisant les mêmes arguments que vos parents emploieraient : 
    "Mais tu es folle, c'est l'année du BAC, et les écoles hein ? Et ton bulletin ? E ton avenir ? (comme si j'allais finir clodo juste parce-que j'avais séché une malheureuse heure de philosophie), c'est complètement irresponsable d'avoir fait ça, et qu'est-ce-que ça t'as apporté ? (là je me suis retenue de lui dire que j'avais fait du sport, et qu'ensuite j'avais pu regarder tranquillement la télé, mes parents partant très tôt le matin ...)."
    Tout ça pour dire qu'à neuf heures je pouvais déjà classer une de mes anciennes amies dans la case : mouton.
    Les autres cours de la matinée se sont à peu près tous bien passé sauf que j'écoutais mes envies plus souvent qu'à l'accoutumé : je n'avais pas envie de faire quelque chose, je ne le faisais pas, ce qui m'a valut un zéro en espagnol, mais étrangement ça, ça m'avait plutôt bien fait marré plus qu'autre chose.
    A midi, on était obligé de manger à la cantine si on y était inscrit, sinon cela comptait comme une absence. Je n'avais pas envie d'y aller, en plus il y a un Mc Do à même pas un kilomètre du lycée, je n'allais pas me priver. 
    Le seul et unique problème était que je n'avais pas assez d'argent pour y manger convenablement, avec deux euros au Mc Do tu crèves un peu de faim.
    Mes amis m'ayant gentiment confié leur sac, je vérifiais qu'il n'y avait personne aux alentours, ouvrait la petite poche de devant du premier sac que je voyais, et pris le porte-monnaie. Par chance j'y ai trouvé un billet de dix euros et remis le porte-monnaie aussi tôt, l'adrénaline de me faire attraper en flagrant d'élit coulait dans mes veines, et c'était une sensation exquise.
    Ensuite, comme dans certain film que j'avais vu, je glissais ce qui était dorénavant mon billet dans la chaussette de ma chaussure.
    Puis je repris une attitude normale attendant qu'ils reviennent pour me faire la male.
    Quand ils arrivèrent, je leur indiquais que j'allais manger dehors et que l'on se reverrait plus tard.
    Puis je sortis du lycée, un sourire que l'on pourrait qualifier de malsain inscrit sur les lèvres.
    Je ne pensais pas que ça allait prendre de telle proportion. Mais cette excitation grandissante de se faire attraper coulait dans mes veines, et je ne voulais surtout pas qu'elle parte. J’étais prête à tout pour la garder, et à partir de maintenant, je savais que j'avais le pouvoir d'oser. Et oser j'allais dorénavant.
    Peu importe le reste.
    Arrivé au fast-food, il y avait une queue d'enfer, donc n'étant pas très patiente, je décidais de repérer la file où la caissière me semblait la plus influençable.
    Je suis passé devant tout le monde en me délectant du visage décomposé des personnes présentes. 
    Les "mais pour qui elle se prend" et autre remarque, voir même insulte, fusait de toute part, mais malgré cela, personne n'a vraiment osé me pousser et reprendre sa place. Non, il y a eu des mots, juste des mots. 
    Après tout un mouton, ça ne mord pas.
    Arrivé devant la caissière, celle-ci n'a osé me faire aucune remarque.
    J'ais pris tout mon temps pour manger, prenant bien soin de prendre une grande table alors que j'étais seul.
    Après tout, moi, je désirais de l'espace, alors je l'avais.
    Tout est une question de volonté dans la vie, et pour la première fois depuis bien longtemps, je me sentais bien. 
    L'adrénaline et l'excitation ayant remplacé la peur, je me sentais au-dessus de tout. Rien ne pouvait m'arrêter. C'était ma conviction.
    Mais évidement toutes les bonnes choses ont une fin, et la mienne s'annonçait d'une façon que je n'avais pas prévue.
    Si un des employés avait tenté de me virer de force, j'aurais alors hurlé au scandale, m'attirant peut-être du ridicule, mais lui faisant risquer son boulot pour sur. 
    Mais là, en réalité, j'étais tombé sur le niveau au-dessus de moi. Un mec plutôt bien bâtit, il fallait l'avouer mais que j'allais me mettre à haïr sous peu.
    Lui aussi il osait tout, et n'avait vraisemblablement peur de rien, mais de là à s'installer à ma table en m'ordonnant de je cite "dégager", fallait pas pousser.
    Je lui ai répondu que j'étais là avant lui, et de cette phrase est partit une discussion houleuse qui s'est mal terminé.
    - Ouais ben maintenant dégage.
    - T'as qu'à te trouver une autre table !
    - Il reste que celle-là donc casse-toi.
    - T'as qu'à aller bouffer dehors dans ces cas-là !
    Et j'en passe et des meilleurs jusqu'au moment où il m'a violemment saisit par le bras, et m'envoya m'encastrer dans le mur. 
    Le choc m'avait égratigné l'épaule, ce qui n'était, en soit pas douloureux mais une colère sourde c'était mise à gronder en moi.
    Comment avait-il pu oser ?! 
    Et en plus il me regardait maintenant avec ce sourire sadique et cet air suffisant qui n'appelait qu'au meurtre.
    Heureusement pour lui, assassiner quelqu'un n'était pas sur la liste de mes trucs à tester et il en était chanceux, parce qu'en cet instant, j'en aurais été capable.
    M'avouant vaincu mais voulant quand même extérioriser ma haine, je me suis alors rapproché de lui, et j'ai fait quelque chose que je n'avais jamais fait de toute mon existence : je lui ai envoyé le plus beau coup de poing de toute ma vie sur une de mes insultes favorites : connard.
    Autant dire qu'après du sang s'est échappé de ses lèvres et que j'ai trouvé que ça lui allait bien. Mais malgré ça, son visage était tout de même effrayant, défiguré par la haine et en cet instant, j'ai vraiment eu peur. 
    La peur, le vraie.
    Celle qui vous prend aux tripes et qui ne vous ordonne qu'une seule chose :
    Fuir.
    Et c'est ce que j'ai fait.
    Je me suis tiré, attrapant mon sac au passage et j'ai détalé comme un lapin.
     
    Je ne regrette pas ce que j'ai fait aujourd'hui.
    Ni l'excitation, ni la peur, ni les heures de cours séché de l'après-midi, je ne regrette pas d'avoir volé ma meilleur amie et d'avoir eu zéro en espagnol, je ne regrette pas de lui avoir mentit quand elle m'a regardée les yeux larmoyants, me demandant si c'était moi qui lui avait pris l'argent qui devait lui servir à acheter un cadeau pour son cousin malade et que je lui est répondu d'une sincérité que même moi je ne me connaissais pas, que je ne savais pas qui avait fait ça. Je ne regrette pas d'avoir grillé la file d'attente au Mc Do, ni d'avoir pris une table de huit rien que pour moi, empêchant ainsi une famille de profiter des jeux et les obligeant à rentrer chez eux. 
    Mais surtout, je ne regrette pas d'avoir collé un coup de poing dans le visage de ce type et d'avoir ensuite pris la fuite.
    Mon seul et unique regret de la journée est peut-être que j'aurais voulu lui demander son nom...
     
     

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    Moi ?
    C'est une vie normale au féminin, âgée de 17 ans. Fille unique d'une fonctionnaire et d'un maçon, famille nombreuse et aimante.
    Moi ?
    C'est une élève moyenne, assez bonne pour s'en sortir, mais pas suffisamment pour espérer marquer son nom quelque part.
    Moi ? 
    C'est 1m60 et environ 55 kilos, brune aux cheveux longs et à la peau halée, garçon manqué par définition, assez jolie pour s'en sortir, mais pas suffisamment pour marquer les esprits.
    Moi ?
    C'est de la sociabilité, des délires, des vannes pourries, du sérieux, de l'écoute, de la timidité, un casque audio, des converses et un sac Quick Silver.
    Moi ? 
    C'est une adolescente banale qui ressemble à toutes celles qui peuplent la planète à l'heure actuelle.
    Et c'est bien là le problème.
     
    On possède tous des rêves, des désires, des trucs complètement débiles que l'on rêverait de faire au moins une fois dans sa vie, mais que l'on ne fait pas.
    Pourquoi me direz-vous ?
    Peut-être est-ce par peur ? Peur des représailles, des conséquences, car l'on voudrait bien le plaisir de l'acte, sans avoir à subir les retomber...
    Donc on suit le troupeau, on se fond dans le moule de la normalité et tôt ou tard on finit bouffé par le regret.
    Regardé comme le monde peut être illogique : on nous dit de profiter de la vie, qu'on ne vit qu'une fois, dans ces cas-là, laisse-moi vivre, laisse-moi faire ce que je désire...
     
    Mais c'est finit. Je ne me ferais plus avoir. Je vais vivre ma vie, celle que j'entends, et peut importe les conséquences, au moins j'aurais vécu ma vie, et pas celle que la société aurait voulu que je vive, pas celle que la morale aurait voulu que je suive, pas celle que ma raison aurait voulu me dicter.
    La rébellion est en marche, et elle consiste en trois points.
     
    Tout d'abord, pour vivre, il faut oser.
    Oser dire non, oser faire des trucs classés "interdit" par la morale, oser devenir indépendant, car aussi aimante soit ma famille, cela m'étonnerait qu'ils apprécient le fait que je vais aller contre l'éducation "respectueuse" qu'ils ont mis tant de temps et d'amour à m'inculquer.
     
    Ensuite, il faut être fort et courageux.
    Abandonne la dépression, si quelque chose de dérange, débarrasses t'en. N'ai pas peur de t'exprimer, si tu te retrouves seul et qu'ils te traitent de fou, au moins tu pourras faire le tri dans ton entourage, entre ceux qui ose, et ceux qui ne sont que des moutons, et puisque tu es fou, tu n'es pas seul : ta folie t'accompagne, où que tu ailles.
     
    Et pour finir, il faut être rusé et malin.
    Pour déjouer les pièges, pour contourner les obstacles, et pour ne pas te faire attraper.
     
    Ces trois qualités, tout le monde les possède ; ensuite elles sont plus ou moins bridées.
    On a tous le choix. On a toujours le choix. Après, il faut en être conscient.
    Moi, je viens d'en prendre conscience et je vais tester. Tester mes limites, mon taux d'égoïsme, mon envie de vivre.

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    Sans titre.
    Après tout, qu'elle est l'intérêt de nommer une vie ?
    Elle est courte, éphémère, inutile et personne ne s'en souviendra...
    Pourtant, on a tendance à nous dire : "Rêvez votre vie, vivez vos rêves."
    C'est bien une phrase commerciale ça... mais c'est à cela dont le monde aspire.
    Réaliser ses rêves. 
    Quelle utopie...
    Pour réaliser ses rêves et vivre comme on l'entend, il faut faire fit de la loi, oublier la morale, le moule de la société, mais surtout se montrer plus égoïste que n'importe qui d'autre sur Terre.
    Et certaine personne réponde à ses critères.
    Il suffit juste de trouver les bonnes...

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  • Arietty

    Cécile Corbel 


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