• Son 

    Lassitude 


    votre commentaire
  •  

    Chapitre 4 : Fin ? :

     

    Je pouvais l'entendre hurler, je peux entendre les cris sourds de détresse de la mort. La Lune avait perdu sa lueur blanchâtre pour faire place à cette lueur rougeâtre qui l'habillait ce fameux soir.

    On était là où tout avait commencé.

    À cent-cinquante mètres du sol, à cinquante fenêtres de la terre-ferme.

     

    -         Tu veux mourir avec moi ?

     

    Elle n'eut pas la force de répondre, mais je lisais dans ses yeux que c'était tout ce qu'elle désirait. Ses yeux avaient pris la même couleur que la Lune : rouge sang.

    Ils étaient expressifs, plein de vie, plein de désir, le désir de mourir.

    Un pas en avant, nous montâmes main dans la main sur le rebord et on regarda droit devant nous.

    Un premier et dernier baiser. Un dernier regard. Un premier sourire. Une vie pour deux corps. Nous allions enfin pouvoir quitter ce monde.

    Un pas dans le vide.

    J'étais heureuse. « Il » afficha un sourire car je le savais déjà depuis longtemps mais mon « elle » était en en faite un « il ».

     

    Mon « il ».

     

    On tomba dans le vide.

    -         Je t'aime ...

     

    Elle, ma mort, mon amour, implosa pendant la chute en milliers de pétales de roses argentés. Je touchai terre.

     

    -         Je t'aime ...

     

    Fini.

     

    Un corps ensanglanté, parsemé de pétales de roses argentés et, revêtant un manteau noir, une faux aiguisée et un regard de poupée, une jeune femme d'une vingtaine d'année :

    Aurore.

     

    De toute ma vie, de toute mon âme, il m'avait offert la plus belle preuve d'amour qui soit : la vie, l'amour, le sang, la vengeance, puis, dans un dernier effort, la mort.

    Une liberté qui est devenu mon seul échappatoire. La mort était devenue ma seule raison de vivre.

    Le seul moyen de se sentir en vie.

    Fin. 


    votre commentaire
  •  

    Chapitre 3 : Les larmes de sang : La vengeance :

     

    Ce que je ne savais pas à cette époque là c'est que cet acte et ce pacte allaient causer notre perte. La Mort ne sauve pas les vies, elle les prend. C'était interdit. Le pire des tabous qui soit, et le prix à payer en était sa propre immortalité. Aux files du temps, elle se dégénérera et elle mourra en même temps que moi. Une seule vie pour deux corps, le compte à rebours était lancé.                                                                                                                   

    Les « autres » ne peuvent pas la voir. « Elle », habillée d'un immense manteau noir masquant tout son corps et d'une capuche noire cachant son visage, ne laissant apparaître que deux yeux perçants couleur argents, des yeux inexpressifs, rongés par le regret et la tristesse.

     

    -         Ceux que tu haies, je les haies aussi, et ceux que la Mort haie, elle les tue.

     

    Alors, je fis défiler dans ma tête, mes futures victimes. Où, quand et comment elles mourraient.

    Un cri de douleur, suivit d'un cri d'effroi, suivit d'un cri d'angoisse se mirent alors à résonner aux quatre coins du lycée et aux quatre coins de la ville.

     

    -         Pendaison

    -         Suicide

    -         Noyade

    -         Chute Mortelle

     

    La douce neige fut ainsi tâchée par le sang d'innocent.

    La faux de la Mort fut aussi inondée de sang, avant d'éclater en mille morceaux, comme des pétales de roses argentés.

    Notre délai venait d'expirer.

    Il fallait maintenant en payer le prix.


    votre commentaire
  •  

    Chapitre 2 : Le Pacte :

     

    Je vis dans une immense ville, parsemée de béton. A neige adoucit les immeubles grisâtres et insalubres qui peuplent la Cité.

    La Lune est pleine, des étoiles dispersent le ciel, les nuages sont toujours là, éternellement présent, la neige tombe s'accordant parfaitement avec l'inhabituelle couleur rougeâtre qu'a la Lune ce soir.

    Un soir parfait pour mettre un point final à une vie sans sens, sans but, sans direction. Du haut de la gratte ciel, la plus haut du ghetto, à cent-cinquante mètres du sol, à cinquante fenêtres de la terre-ferme, je contemple un paysage que je ne verrais plus jamais. Je m'approche du bord, et je regarde droit devant, je regarde la Lune, l'horizon, l'infini.

    Une douce rafale de vent frais vient m'effleurer, soulevant mes cheveux, déclenchant un frisson. Une larme perlée coule sur ma joue, une larme de joie, créée par un puissant sentiment de délivrance. Je fais un pas en avant, un pas dans le vide, un pas vers la mort. Je salue la solitude et je la remercie d'avoir été mon unique confidente pendant toutes ces années.

    Je regarde une dernière fois la Lune, ses reflets rougeâtres ont maintenant disparus, remplacés pas des reflets d'argents.

    Je ferme les yeux. Je tombe. Je n'ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie. Je tombe, sans craindre la douleur, sans peur. J'ouvre les yeux, prête à affronter ma mort quand celle-là même apparaît devant moi, me rattrapant de justesse. Elle me dépose sur le toit du bâtiment.

     

    -         Je t'aime ....

    -         Mais .... pourquoi ?

    -         .... et je ne peux pas te tuer.

        

    La seule et unique chose que je désirais, mon seul et unique souhait n'avait pas été exaucé.

    Une autre larme coula sur ma joue, une larme créée par une tristesse immense. Mais je n'abandonnais pas. Je remonte sur le bord et cette fois je fais dos à la Lune. Je commence à tomber en arrière. « Elle » me rattrape encore une fois, mais ne me lâche pas cette fois.

     

    -         Tu désires à ce point mourir ?

    -         Oui ....

    -         Et si au lieu de mourir, je t'accordais le plaisir de tuer ?

     

    A ce moment précis, tous les visages des personnes qui m’avaient trahi, utilisé, abandonné, tué, me revirent à l'esprit.

    Combien de fois avais-je souhaité les voir mourir ?

    J'avais même imaginé pour chacun d'entre eux, une mort plus atroce les unes que les autres.

    Une mort qui blesse plus qu’elle ne tue …

    La Lune était maintenant complètement rouge, rouge sang, remplie de cadavre et d'un sentiment de vengeance.

     

    -         J'accepte.


    votre commentaire
  •  

    Chapitre 1 : La solitude : L'élément déclencheur de mon déclin :

     

    Le jour est aveuglant. Le soleil aussi. Peut-être qu'il nous éblouie parce qu’il est trop beau ? Ou bien peut-être qu'il le fait parce qu’il ne veut pas qu'on le voit ?

    Allongé sur un banc dans la cour du lycée, je vois ce que les autres ne voient pas : l'invisible, je perçois l'imperceptible et je ressens un sentiment peu commun en cette période de Noël : la solitude.

    Je ne m'en plains pas : elle est ma seule amie et elle ne me trahira. Je le connais bien et je l'ai côtoyée tellement souvent qu'elle n'a plus de secret pour moi.

    De doux flocons blancs tombent des nuages qui tapissent le ciel d'une laine blanche. Un gros blouson noir, un jean troué et des converses m'habillent chaudement.

    Un peu de chaleur dans ce monde de brute …

    J'aime bien la période de décembre, tout ce blanc pur cache l'impureté de l'homme, ses pêchés et ses défauts.

    L'existence même, non, notre existence même, à nous, les humains, est la pire chose qui soit.

    Avez-vous déjà été trahi, utilisé, abandonné ? On vous traite d'égoïste alors que vous faites tout pour faire passer les autres avant vous ; on vous blesse ; on vous tue.

    Larme est mon nom. « Larme » c'est le dernier mot qu'a dit ma mère juste avant de mourir ......

    Mon père m'en a voulu, il m'en veut et il m'en voudra toujours, d'avoir pris la vie de son seul et unique amour : Aurore.

    Une jeune femme âgée à cette époque là d'une vingtaine d'année et dont je ne méritais pas d'hériter la beauté. Elle m'a mise, livrée dans ce monde, ce monde corrompu jusqu'à la racine, sans passé, ni présent, ni avenir .....

    Son sacrifice était inutile, la vie qu'elle m'a donnée, j'ai l'intention de m'en débarrasser et d'y mettre fin,

    Ce soir .....


    votre commentaire